1394 | Saint-Julien (Ath) : « Des biensfais Jehan Séjourné »

Jehan I Séjournet entra dans les annales de la ville d’Ath pour avoir cédé gracieusement un terrain spacieux dans l’enceinte urbaine, sur lequel fut édifiée, à partir de 1394, l’église paroissiale dédiée à Saint-Julien de Brioude.

XVIe siècle | Ath : carte par Jacob van Deventer (1500/1505-1575),
in Plans des villes des Pays-Bas (coll. Bibliothèque nationale d’Espagne)

Suite à la construction de la Tour Burbant et à l’établissement de la ‘ville neuve’ dotée de libertés, le centre d’attraction d’Ath fut déplacé autour du marché. La construction de remparts autour de cet espace au cours du XIVe siècle a également circonscrit un nouveau centre urbain dont les deux églises paroissiales primitives de la ville (Saint-Julien et Saint-Martin) furent exclues. L’église paroissiale fut pourtant un lieu de représentation essentiel pour les nouvelles élites urbaines. Son éloignement de la vie sociale et économique du centre-ville fut problématique. Par conséquent, le transfert du siège de la paroisse Saint-Julien du ‘Vieux-Ath’ à l’intérieur des murs de la nouvelle ville s’imposa. La construction de la nouvelle église se fit ex nihilo, sur un terrain presque vierge, limitant de ce fait toute contrainte spatiale lors de la construction du monument (1) [JOL2014]. 

De concert avec l’abbé de Liessies, collateur de la paroisse, les échevins d’Ath songèrent dès lors à la transférer vers la Porte aux Gades. Messire Jean de Séjourné, seigneur de Bétinsart, affecta à cet effet un terrain spacieux qu’il y possédait. Animées par son exemple, toutes les âmes pieuses concoururent par leurs dons aux frais nombreux de cette nouvelle et grandiose construction (2) [FOU1867]. 

Début mai 1394, Alix d’Ambrinne, abbesse de Notre-Dame du Refuge (3), posa la première pierre de l’édifice, qui ne fut totalement achevé que vingt années plus tard [FOU1867].

L’église Saint-Julien fut livrée au culte en 1404, le 28 août 1404, précisa de Boussu, les saints fonts baptismaux y furent apportés du Vieux-Ath, avec le très-saint Sacrement, en procession, à laquelle tous les habitants de la ville et des lieux circonvoisins assistèrent avec grande joie et dévotion [FOU1867].

Le dimanche 7 juillet 1415, – tous les travaux intérieurs et extérieurs étant terminés, le nouveau sanctuaire fut enfin inauguré et consacré. Cette imposante cérémonie fut présidée par Monseigneur Jean de Lens, évêque de Cambrai, accompagné de Don Jean Ladourie, d’Ath, abbé de Crépin, et de Don Nicaise Miné, de Lahamaide, abbé de Cambron. Toutes les autorités administratives, toute la noblesse, tous les ordres religieux de la ville y étaient représentés, ayant à leur tête Othon d’Ecaussines, châtelain d’Ath, et Thomas de Germes, son lieutenant. 

Seul, l’illustre et généreux fondateur, Jean de Séjourné, ne put jouir du fruit de sa gracieuse libéralité : la mort lui avait ravi cette douce satisfaction. Le jour même de l’inauguration, il fut exhumé, et ses dépouilles mortelles furent transportées, avec grande pompe, de l’église du Vieux-Ath au temple nouvellement édifié, où elles furent déposées dans le chœur, près de la porte de la trésorerie [FOU1867]. 

La tour et la majestueuse flèche qui la domina pendant plus de trois siècles et demi, sont, de cinquante années environ, postérieures à la bâtisse du monument. En 1462, les maçons, sous les ordres de Jean Courbet, leur patron, effectuèrent ce gigantesque travail : le beffroi était à sa hauteur, couronné de son entablement. Ce dernier parut d’abord d’une solidité contestable : pour se rassurer sur ce point, les échevins mandèrent deux maîtres maçons de Lille et de Louvain, qui, avec d’autres maîtres de la ville, visitèrent les ouvrages de la tour et n’y trouvèrent aucune défectuosité. 

En 1463, les charpentiers se mirent également à l’œuvre, sous la direction de leurs maîtres respectifs, Daniel Vandreluwe, Gilliart Poche et Colart Ricart. Tous les bois employés à cette construction provenaient des bois d’Husseignies, de Lahamaide, de Beaumont, de Wilhours et d’autres lieux voisins. 

Vue de l’église Saint-Julien (Histoire de la Ville d’Ath par G.-J. Boussu)

En octobre 1467, la flèche, – culminant à plus de 90 mètres, reçut son couronnement traditionnel, une énorme croix en fer pesant 555 livres. Agoulant Thiebault, serrurier athois, en fut déclaré adjudicataire, au prix de 22 deniers la livre. Après deux visites d’experts, elle fut hissée sur la pointe de l’aiguille, bravant l’orage et la tempête [FOU1867]. 

En 1481-1482, les échevins dotèrent de cloches le beffroi communal. Ils chargèrent le fondeur bruxellois Jean Van Oberghe d’en fondre cinq. Les comptes de l’église pour 1486-1487 révélèrent le nom du premier batteleur connu qui les fit retentir : Jean Godefroit, grand clerc de la paroisse [FOU1867].

L’importance que les Athois attachèrent à la générosité de Jehan I Séjournet et la reconnaissance qu’on lui en garda, furent attestées par des poèmes, contemporains ou à peu près. L’un, qui exista aux Archives de l’Etat à Mons, fut publié (avec quelques erreurs de transcription, du reste) par Bertrand. L’autre, figure dans l’étude consacrée jadis par Devillers à l’église Saint-Julien. Ce poème, qui paraît dater de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle [VER1944], se trouvait autrefois inscrit dans l’église St Julien [DEV1865, p. 332-3].

Voici du premier, les strophes, en vers de 8 pieds assez bien cadencés, citant Jehan Séjournet [VER1944] :

Ainsi de degré en degré
A esté ce lieu ordonné,
Où il a bel commencement.
Et puis, de bonne volonté,
Des biensfais Jehan Séjourné,
Fu fait le Saint dédiement,
En ung dimanche proprement,
En l'an de Dieu omnipotent
Mille quattre cens en vérité
Et quinse. Là furent présent
Sept jours en jullet justement.
Mainte bonne gent assemblé.
A ceste bénédixion, 
Estoient en dévotion,
Ly confrère bon et certain
Et le bon chastelain, de nom
D'Escaussinnes, au cuer humain,
Et en ce jour digne, et haultain,
Fut mis en ce lieu souverain
Jehan Séjournet, ce scet-on
Devant le vestiare à plain
Dieu l’oste de 1'estat mondain
Pour mettre en sa colation !
Ainsi l'église dédyé 
Fut, du sentement de clergie,
Par les biens dudit Séjourné,
Et par tel manière bénie, » etc ... 

Quant à l’autre poème, on y lit :

Le septiesme de jullet mil quatre cent et quinze 
Pour dédier ce lieu la journée en fut prinse
Le jour du saint dimanche, ayant Jean Séjourné
Pour ce digne subject de ses biens ordonné.
Monseigneur Jean de Lens, de saincte vie et pure,
Evesque de Cambray, en print la charge et cure,
Y estant avec luy deux abbés très prudans,
A scavoîr de Crespin et de Cambron, présens 
Avant ce jour morut Monsieur Jean Séjourné 
Qui, pour ceste oeuvre, avoit de ses biens ordonné.
Sa charité si franche et son coeur si aimable
Donnent lieu à son nom d'un lot toujours durable.
Dieu retira son âme hors d'un val terrien,
Pour le faire jouyr de perdurable bien,
Son corps estant gardé en la paroisse antique,
Fu apporté ce jour en ce lieu sainctifique,
Estant accompagné de plusieurs gens d'honneur
Et de ceux sur lesquels, vivant, il fu seigneur.
Ce corps fut inhumé près de la thrésorie
Là où Dieu se plaist de veoir journellement
Que plusieurs vont son nom louer ensamblement.

A cette époque, le service du carillon était déjà parfaitement organisé : ce service était confié à un musicien qui était chargé de batteler et sonner les cloches, de conduire l’horloge du beffroi et celle du château ; il devait aussi, autant que possible, chanter au lutrin avec les autres chantres. Il recevait chaque année, pour son traitement, la somme de 200 livres t. et six rasières de blé, outre tous les émoluments provenant des fondations, des accidents, enterrements, services, anniversaires, messes votives, etc. Il devait néanmoins entretenir les cordages des cloches à ses frais et salarier les sonneurs qu’il lui convenait d’avoir sous ses ordres. Pour l’éclairage, le chauffage, l’huile et tous les objets nécessaires à ce service, ils lui étaient fournis, sur mandat, par le mambour de la paroisse. 

Etre orthodoxe et de bonnes mœurs, selon le concile de Trente, telles étaient les qualités essentielles exigées du batteleur. Il lui était défendu de faire entendre des chansons immorales ou des airs impudiques : il devait jouer des hymnes ou des chants ecclésiastiques, propres au service divin. 

Une autre condition était aussi parfois imposée au batteleur, c’était d’initier à son art (style) quelque enfant de l’hospice des Orphelins, désigné par le magistrat. Cette mesure était sage et prudente : elle permettait, en cas de vacance ou d’empêchement du titulaire, d’avoir constamment sous la main un sujet capable de le remplacer. 

Les échevins poussèrent plus loin encore leur amour de l’art : ils établirent au même hospice un accord, composé de dix-sept clochettes petites et grosses. Ce petit carillon destiné à former l’instruction musicale des enfants, futurs batteleurs, fut transporté en 1598, avec l’autorisation du corps échevinal, en la demeure de Nicolas Viseur, alors clocqman de Saint-Julien, qui, trop novice ou peu expert, avait encore besoin d’étude pour remplir convenablement ses fonctions. 

Le vij avril 1598, messieurs eschevins telz que David de Ghilenghien, Nicolas Lucas, Jacque de Pouille et Jean de Maulde, ont consenti et accordé à Nicolas Yizeur, clocqman de l’église de St.-Julien, ung accord des clochettes, contenant xvij pièces grosses et petites, lesquels esloit présentement en la maison des Orphelins, que pour par luy les pouvoir transporter et pendre en sa maison, à l’effect et intention de par luy pouvoir apprendre à jouer, tant en musicq que plains chantz, les hymnes et chantz de l’église, quy se chantent par chune solemnilé, et aultresy requises, promettant par luy relivrer le dit accord enthier, toutes et quantes fois qu’il plaira à mesdis seigneurs. Tesm. de nous subsignez. 
J. Séjournet P. Cospeau Nicolas Viseur

Pour donner une idée plus nette de l’importance du carillon athois, au XVIe siècle, et, en même temps, détailler plus largement les devoirs du clocqman, Emmanuel Fourdin (archiviste-bibliothécaire à Ath) édita le contrat d’admission de l’artiste Nicolas Viseur. Ce contrat énumère ses attributions, ses engagements, son salaire ordinaire, en un mot, tout ce qui est inhérent à sa charge (4). 


L’église Saint-Julien ne fut pas longtemps sans souffrir des atteintes des éléments conjurés : le 25 mars 1495 (1490, n. st.), un terrible ouragan, planant sur la ville, fit de nombreux ravages. La flèche, quoi que solidement assise, en fut tellement ébranlée qu’elle exigea un renforcement d’appui et d’autres réparations urgentes. Un charpentier de Mons, Mre Colart Gossuin, fut appelé à Ath, par ceux du magistrat, qui, de concert avec lui, arrêtèrent le devis estimatif des travaux à exécuter.

Le 27 mars 1606, une violente tempête se déchaîna sur la ville, déracinant les arbres, abattant les toits des maisons et des édifices. La flèche de l’église Saint-Julien ne put échapper à sa fureur. Tout-à-coup, entre midi et une heure, un horrible craquement se fit entendre, et cette fière pyramide, l’orgueil de nos ancêtres, tomba sur le sol, jonchant de ses débris les rues avoisinantes. Une maison située en face et aboutissant au bras de la Dendre, fut comme pulvérisée; l’église fut effondrée en plusieurs endroits par la chute des pierres et des tourillons latéraux, qui broyèrent deux chapelles. Grande fut la stupeur des habitants, plus grande encore fut leur consternation ! Mais, par un bonheur providentiel, ils n’eurent, dans cette triste circonstance, aucune mort à déplorer. Cependant, le magistrat et le conseil de ville, faisant contre fortune bon cœur, ne se laissèrent pas aller au désespoir; ils avisèrent bientôt aux moyens de réparer ce grand désastre. Dans la séance du 16 avril 1606, ils décidèrent, à l’unanimité, de rétablir la flèche en son pristin état et de la rendre, autant que possible, plus coquette et plus svelte qu’auparavant. En septembre 1607, tous les gens de style, maçons et charpentiers, plombiers et couvreurs, furent congédiés : le coq, symbole de la vigilance et de l’activité, pivotant au sommet de la croix dont le pied se perdait dans le globe doré, fixé à l’extrémité supérieure de la flèche, annonça l’heureux dénouement de cette difficile entreprise, et la population entière, grands et petits, riches et pauvres, nobles et manants, salua avec enthousiasme la renaissance de cet édifice, l’ornement de la cité [FOU1867].

Eglise Saint-Julien à Ath in Annales du Cercle archéologique de Mons, La Tour et le Carillon de Saint-Julien à Ath, Tome VII, p. 98 [FOU1867]

En 1765, époque de sa restauration, l’église de St-Julien renfermait, dans son enceinte, plusieurs mausolées remarquables. Outre les monuments élevés à la mémoire d’Antoine Du Breucquet, chevalier, seigneur de Thoricourt, et de Jacques de Fariaux, vicomte de Maulde, tous deux gouverneurs et châtelains d’Ath, on y distinguait, dans le chœur, le tombeau de Messire Jean de Séjourné, seigneur de Bétinsart, et celui de Messire Louis de Maupeou, le premier gouverneur français imposé à cette ville par Louis XIV (5). L’un était érigé près de la porte de la trésorerie, l’autre était adossé à la muraille, du côté de l’épître. 

Pour rendre l’architecture du chœur conforme à celle de la grande nef qui venait d’être modifiée, le sieur Delamy, capitaine-ingénieur au service impérial de Marie-Thérèse, proposa la translation de tous les monuments funéraires qui le décoraient. Mais leur état de vétusté et de caducité fit perdre tout espoir de les conserver intacts : malgré tous les soins apportés à cette opération, on ne recueillit que d’informes débris qu’il fut impossible de remettre en œuvre, comme on l’avait projeté. La tombe de Louis de Maupeou, quoique moins ancienne, présentait aussi tous les caractères d’un délabrement complet : la statue en pierre blanche qui la surmontait, avait un bras et un pied cassés ; elle était totalement défigurée par les nombreuses couches de blanc dont on l’avait couverte. Cette œuvre d’art (6), subissant le sort commun, ne put également être rétablie; on n’en conserva que quelques pièces, entre autres, quatre figures qui lui servaient d’ornement, le soubassement et l’écusson en  marbre blanc, ainsi qu’une pierre carrée en marbre noir (…). Ce déplacement provoqua de nombreuses réclamations de la part des familles intéressées à la conservation de ces monuments. En 1772, le comte de Maupeou, lieutenant-général des armées du roi de France, et Monsieur de Séjourné (7), seigneur de Cantaraine (ce dernier, tant pour lui que pour ses cohéritiers), protestèrent énergiquement contre cette démolition, sommant l’Administration d’Ath de rétablir ces tombes dans le chœur, et la menaçant, à son défaut, délai, refus ou retardement, d’agir en justice, ainsi qu’ils jugeraient, convenir. S’appuyant sur les exigences du plan de restauration, les échevins se défendirent le mieux qu’ils purent, et promirent, quant au mausolée de L. de Maupeou, d’en faire replacer la pierre de marbre avec inscription, dans un endroit de l’église propre à conserver la mémoire d’une famille aussi illustre [CAM1871] (8). 


1817 | Incendie de l’église Saint-Julien à Ath
(gravure de Van Peteghem d’après Ducorron)

Le jeudi, 10 avril 1817, l’orage gronda sur la ville avec une violente intensité : il était près de midi, et les bons habitants se disposaient à prendre leur repas, quand tout-à-coup la foudre, fondant sur la flèche, y communiqua son feu dévastateur. En moins de trois heures, cette belle pyramide avec ses tourillons, la tour avec son campanile, l’église avec ses dépendances, furent consumés par les flammes. L’incendie, répandant au loin ses torches ardentes, menaçait d’envahir tous les quartiers de la ville; mais, soudain la neige, tombant à gros flocons, vint conjurer le danger et calmer toute crainte [FOU1867].

XIXe siècle | Vue sur l’église Saint-Julien venant d’Enghien (gravure)
XIXe siècle | Lithographie par Louis Haghe (1806-1885)
début XXe siècle | Eglise Saint-Julien à Ath

Dépossédée de sa flèche, la silhouette étonnante de ce clocher reste emblématique du paysage architectural d’Ath.


(1) [JOL2014] – JOLY Emmanuel, L’église Saint-Julien à Ath avant 1817 : essai de reconstitution d’un édifice disparu, in Annales du Cercle Royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath et de la Région et Musées Athois, 2014
(2) FOURDIN Emmanuel (archiviste-bibliothécaire à Ath), La tour et le carillon de Saint-Julien à Ath. Notice historique d’après des documents inédits reposant aux Archives de la Ville d’Ath, dans Annales du Cercle archéologique de Mons, t. VII, 1867, p. 96-164. 
(3) C’est probablement Alix d’Ambrinne qui fut la donatrice de la ‘Mise au Tombaux’ de Mainvault. Réalisée dans la pierre d’Avesnes-le-Sec, avec une surcharge d’une discrète polychromie, cette oeuvre de grande qualité fut retrouvée en 1960 dans le caveau du grand calvaire proche du sommet du mont de Mainvault. Cette sculpture est conservée au Musée d’Histoire et d’Archéologie d’Ath a été classée parmi les biens exceptionnels de Wallonie par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
(4) Un arrêté du collège des échevins, en date du 24 avril 1584, détermine, de la manière suivante, l’indemnité allouée pour la sonnerie des enterrements, services, messes votives, messes et vêpres des confréries : 

1° Le grand état, à trois grosses cloches, pour un gouverneur, un pasteur ou tout autre personnage de distinction, 40 sols par heure. Toutefois, s’il convient au magistrat d’outre-passer l’heure ordinaire de la sonnerie, par exemple, au trépas du roi, du gouverneur ou d’autre personne notable et de grande qualité, le batteleur ne pourra exiger les 40 sols par heure ; mais il devra se contenter de l’indemnité que les échevins voudront bien lui accorder. 
2° Le moyen état, à trois cloches, pour un prêtre ou autre habitant aisé, 30 sols par heure.
3° Le tiers état, à trois petites cloches, pour quelque prêtre peu moyenné, 20 sols par heure.
4° Le grand état, à deux cloches, 20 sols par heure.
5° Le moyen état, à deux cloches, 12 sols par heure.
6° Le petit état bourgeois, à deux cloches, 3 sols par heure. 
7° Les messes des chapelles, auxquelles on triboule, à nones et aux premières et secondes vêpres, sont taxées à 20 sols par heure.
8° Les messes des chapelles, auxquelles il ne sera sonné qu’à nones et aux premières vêpres, 15 sols par heure.
9° Les messes des chapelles, auxquelles il ne sera sonné qu’à nones seulement, 10 sols par heure.
10° Les simples messes votives sont fixées à 5 sols par heure. Quant aux messes et vêpres de fondation reprises aux comptes de l’église, le batteleur ne pourra exiger un salaire plus élevé que celui qui est mentionné dans ces comptes. 


(5) DE BOUSSU, Histoire de la ville d’Ath, pp. 158 et 163, 1730.
(6) oeuvre de Jean Marot (vers 1619-1679), graveur d’architecture
(7) vraisemblablement Louis-Philippe Séjournet (1697-1774), en 1772 âgé de 75 ans plutôt qu’Alexandre de Séjournet de Rameignies (1748-1838), âgé de 24 ans
(8) Annales du Cercle archéologique de Mons, Tome X, Anciennes églises d’Ath – Tombes, épitaphes, inscriptions, p. 282, 1871